
Le Comité européen des régions a récemment adopté deux avis d’initiative majeurs, portés respectivement par Isabelle Boudineau et Thibaut Guignard, qui témoignent d’une volonté commune de renforcer l’efficacité de la politique de cohésion et de dynamiser les zones rurales.
Une politique de cohésion recentrée sur les territoires
L’avis d’initiative d’Isabelle Boudineau met en lumière la nécessité de replacer les régions au cœur de la politique de cohésion. L’objectif est clair : que les régions ne soient plus de simples exécutantes, mais des partenaires à part entière dans la définition et la mise en œuvre des stratégies de développement territorial. Isabelle Boudineau, récemment élue présidente de la délégation française du Comité européen des régions, a souligné l’importance de la politique de cohésion en tant que moteur essentiel de la réalisation des objectifs et des réformes de l’Union européenne. Pour l’élue, les régions doivent être associées à la construction des politiques européennes, afin de faire entendre la voix des territoires.
Un avenir prometteur pour les zones rurales grâce à LEADER et au multifonds
De son côté, l’avis d’initiative de Thibaut Guignard se concentre sur l’avenir des zones rurales et du programme LEADER. Fort du succès de LEADER depuis 30 ans et du Développement Local par les Acteurs Locaux (DLAL), l’avis propose la création d’un multifonds obligatoire pour donner plus de moyens financiers aux territoires ruraux. Ce multifonds permettrait de financer leurs stratégies de développement grâce à une part minimum de chaque fonds dédiée au DLAL.
L’avis de Thibaut Guignard met également en avant des mesures de simplification, telles qu’un fonds chef de file dont les règles de gestion seraient utilisées pour tous les autres fonds, ainsi qu’une procédure simplifiée pour les « petits projets ». Enfin, il appelle à un contrat de confiance entre l’Union Européenne, les Autorités de gestion, les Groupes d’Action Locale et les porteurs de projet, afin de fluidifier les procédures et de rationaliser les contrôles, tout en garantissant la transparence et la bonne utilisation des fonds européens.
Des synergies pour un développement territorial équilibré
Ces deux avis, bien que portant sur des politiques communautaires distinctes, convergent vers un objectif commun : celui d’un développement territorial plus équilibré. En renforçant le rôle des régions dans la politique de cohésion et en donnant aux zones rurales les moyens de financer leurs propres stratégies de développement, le Comité européen des régions envoie un signal fort en faveur d’une Europe plus proche de ses territoires et de ses citoyens.
La future politique de cohésion devrait se faire en partenariat avec les autorités nationales, régionales et locales, soulignant ainsi l’importance du savoir-faire des autorités régionales dans la mise en œuvre des politiques européennes. Les dirigeants locaux se mobilisent également pour encourager les réformes locales, en défendant la décentralisation et les partenariats multiniveaux.
Ces initiatives, portées par des élus français engagés, témoignent d’une volonté de renforcer la démocratie locale et de promouvoir un développement territorial durable.