« La PAC n’a pas suffi à réaliser le développement territorial des zones rurales », selon le Comité économique et social européen  

Dans un rapport d’information adopté lors de sa session plénière d’avril, le Comité économique et social européen (CESE) a présenté, à la demande de la Commission, une évaluation complémentaire pour examiner dans quelle mesure les instruments et mesures de l’actuel L’UE ont contribué à un développement territorial équilibré dans les zones rurales, en se concentrant en particulier sur les aspects socio-économiques.  

Si les effets positifs du financement de l’actuelle PAC sur le développement rural sont reconnus – que ce soit à travers la lutte contre le dépeuplement, la diversification de l’économie rurale ou la création de nouveaux mécanismes de gouvernance – le Cette évaluation montre que les mesures de la PAC n’ont pas été suffisantes pour relever le large éventail de défis économiques, environnementaux et sociaux auxquels les zones rurales sont confrontées, y compris l’emploi.

Il est nécessaire d’aborder le développement rural de manière globale et de lier la PAC à d’autres politiques existantes pour relever tous les défis auxquels les zones rurales sont confrontées.   Sur la base de consultations avec des organisations de la société civile dont Leader France et des autorités publiques dans cinq pays de l’UE (France, Hongrie, Irlande, Italie et Espagne) et des avis précédents du CESE – en particulier l’avis « Une approche intégrée des régions vulnérables de l’UE » – le CESE a analysé la contribution de la PAC à la réduction des déséquilibres sociaux et économiques dans les zones rurales, ainsi qu’entre les zones rurales et les zones urbaines voisines. Dans le cadre de cette analyse, il a étudié les aspects les plus sensibles de l’inclusion sociale, tels que l’évolution démographique, les populations et régions vulnérables et l’accès aux services.  

ACCÈS AUX SERVICES D’INTÉRÊT GÉNÉRAL: UNE STRATÉGIE CLÉ POUR LE RETOUR DE LA POPULATION EN MILIEU RURAL  

Il est extrêmement important de rendre la vie dans les zones rurales attrayante, avec un accès à l’éducation de base, à la garde d’enfants, à la santé, aux transports, aux services culturels et autres, ainsi qu’à la numérisation (haut débit) et aux processus connexes. opportunités («smart people»).   Vingt-cinq ans après la déclaration de Cork de 1996 (Conférence européenne sur le développement rural), au cours de laquelle la société civile a attiré l’attention sur les problèmes des zones rurales, la plupart des préoccupations exprimées à l’époque subsistent et il est urgent de les concrétiser. l’objectif d’une «vie meilleure dans les zones rurales».  

Le CESE attend avec intérêt l’adoption par la Commission en juin de la vision à long terme de la Commission pour les zones rurales, qui constituera une étape clé dans la revitalisation des zones rurales et les rendra plus attractives pour les jeunes, les entreprises et les entrepreneurs innovants grâce au double transition numérique.   Si la PAC est la politique clé pour le financement et le maintien de l’emploi dans l’agriculture, il existe d’autres programmes de financement complémentaires qui jouent également un rôle décisif. Cependant, l’évaluation a révélé qu’il n’y avait pas de cohérence optimale entre la PAC et les autres politiques européennes, nationales ou locales dans les domaines des affaires sociales, de l’alimentation, de l’environnement, de la recherche et de l’innovation et du commerce. La durabilité environnementale, économique et sociale doit aller de pair. Il est urgent d’adopter une approche globale du développement rural qui garantisse la cohérence et la complémentarité de la PAC actuelle avec les cadres politiques généraux tels que le Programme 2030 ou les objectifs de développement durable (ODD). Par conséquent, la PAC doit être intrinsèquement liée aux autres politiques actuelles afin de garantir qu’un soutien suffisant est fourni aux zones rurales pour répondre au large éventail de défis économiques, environnementaux et sociaux. Il s’agit notamment des conditions de travail décentes, de la mobilité, de la formation, de l’inclusion sociale et des différents fonds et plans (pacte vert européen, stratégie de la ferme à la table, stratégie de la biodiversité, nouvelle génération de l’UE et la prochaine nouvelle stratégie industrielle).   Les fonds du mécanisme de relance et de résilience (qui fait partie de l’UE de la prochaine génération) doivent être bien conçus pour avoir un impact réel sur les zones rurales. Il est également crucial que les plans nationaux de relèvement et de résilience intègrent la perspective rurale.  

RECOMMANDATIONS POUR LA FUTURE PAC

L’évaluation conclut que l’initiative Leader et le développement local participatif (CLLD) ont été les plus efficaces de toutes les mesures de la PAC actuelle, pour diversifier l’économie des zones rurales, créer de nouveaux mécanismes de gouvernance, préserver l’héritage historique et culturel et soutenir entrepreneuriat. Cependant, ces mesures doivent bénéficier de ressources beaucoup plus importantes et être mieux utilisées. « La participation des organisations de la société civile est essentielle pour assurer le bon fonctionnement des programmes et pour garantir que les besoins locaux sont dûment pris en compte », a déclaré Piroska Kállay.  

L’agriculture sociale a également été considérée comme une mesure efficace de l’actuelle PAC 2014-2020 car elle joue un rôle important, en particulier, pour le bien-être et les soins des personnes; Le tourisme rural et les fermes éducatives attirent la population urbaine et doivent donc être soutenus.   Les mesures de la PAC n’affectent pas l’emploi dans les zones rurales aussi positivement que la plupart des pays auraient besoin. En fait, si les subventions de la PAC sont particulièrement conditionnées au respect des normes environnementales de base, de la santé publique et du bien-être animal, le respect des droits de l’homme et du travail n’est pas du tout pris en compte. C’est pourquoi la PAC n’a pas réussi à améliorer les conditions des travailleurs du secteur agricole.

Dans les pays visités, diverses parties prenantes ont mis l’accent sur l’importance de la conditionnalité sociale. « Par conséquent, les droits du travail et des conditions de travail décentes doivent être garantis par la conditionnalité sociale dans le financement de la PAC », a-t-elle conclu. Kállay.   Un Observatoire du développement rural devrait également être créé pour discerner les véritables tendances intrinsèques qui se déroulent dans les économies purement rurales et les différencier de celles des centres urbains avec lesquels elles sont liées. Il est essentiel d’étudier la dynamique interne de ces zones afin de s’assurer que les politiques reposent sur une compréhension complète de la situation.  

La PAC devrait soutenir l’adoption d’initiatives pour organiser les étapes préliminaires de la chaîne d’approvisionnement, représentées par des organisations de producteurs, qui non seulement permettent aux agriculteurs d’acquérir un pouvoir de négociation – entre autres, pour améliorer les prix de vente – mais offrent également un énorme potentiel de création d’emplois. à travers une grande variété d’activités et de services. Les coopératives jouent un rôle important à cet égard.   À une époque de changement de paradigme (incertitude climatique, épidémies accrues, télétravail, numérisation, nouvelles technologies et solutions), la PAC – en étroite collaboration avec d’autres politiques – doit continuer à soutenir les agriculteurs et le développement rural, en soutenant en même temps les efforts nécessaires. les changements et l’adaptation à cette nouvelle réalité du secteur agroalimentaire et de l’économie rurale dans son ensemble.