Retrouvez l’entretien avec Thibaut Guignard, Président de Leader France, pour évoquer le séminaire européen Leader, ses objectifs et perspectives.
Pourquoi avoir organisé un séminaire européen à Plœuc-L’Hermitage dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union Européenne ?
La Présidence française du Conseil de l’Union européenne qui se déroule au premier semestre 2022 est l’occasion pour la France d’affirmer des positions sur les politiques européennes. C’est pourquoi fin 2021, nous avons sensibilisé le ministère de la cohésion des territoires et le ministère de l’agriculture sur l’importance d’organiser un événement labellisé sur le développement rural et particulièrement sur LEADER. L’objectif serait de valoriser l’apport du programme LEADER pour les territoires ruraux et d’échanger de manière plus large sur la place du développement rural au sein des politiques communautaires.
La communication de la Commission européenne de décembre 2021 sur la vision à long terme des zones rurales et les travaux autour du Plan Stratégique National ont renforcé l’idée de la nécessité de ce temps dédié au sein de la présidence française du Conseil de l’Union Européenne. C’est pourquoi, Leader France a organisé en mars 2022 à Plœuc-L’Hermitage, avant la période de réserve, un Séminaire européen LEADER, seul évènement organisé dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne spécifique au programme LEADER. Quelques semaines après l’annonce de la Commission européenne du lancement d’un Pacte Rural européen, ce séminaire se voulait un marqueur pour souligner la position de la France en faveur de l’agenda rural européen et du programme européen de développement rural LEADER.
Avec plus de 400 participants, dont des techniciens et élus de GAL Leader (Groupes d’Action Locale), de 21 Etats Membres et des personnalités politiques européennes et nationales, cet événement a permis de parler d’une thématique ô combien importante pour nos territoires mais absente jusqu’alors de l’agenda de cette présidence.
Quels sont les enjeux pour les territoires LEADER et pour Leader France ?
Un des principaux rôles de notre fédération est de défendre et valoriser l’action les territoires engagés dans la démarche LEADER et des fondamentaux de ce programme européen. Organiser cet événement dans un Groupe d’Action Locale permettait de mettre en lumière le rôle de LEADER depuis 30 ans en France. A l’heure où les autorités de gestion planchent sur les modalités de mise en œuvre de la future programmation LEADER, cet événement a permis de repositionner l’importance de ce programme et la nécessaire prise en compte des ruralités dans la future programmation européenne.
Plus qu’une simple rencontre, ce séminaire, qui a réuni plus de 400 participants venus de toute l’Europe, a été l’occasion de développer un véritable plaidoyer pour la reconnaissance et la prise en compte des ruralités dans les politiques européennes et pour le programme LEADER. En réunissant des représentants des Groupes d’Action de plus de 21 Etats Membres, nous avons réaffirmer la place de la France dans LEADER en Europe, à l’initiative du programme dans les années 1990.
Pourquoi avoir organisé un Prix européen LEADER pour l’égalité femmes-hommes en milieu rural ?
Positionner le séminaire un 08 mars, journée internationale du droit des femmes, nous a permis, avec l’aide du réseau européen ELARD, de mettre en lumière les projets des territoires LEADER qui participent à l’égalité femmes-hommes en milieu rural. Plus que des simples projets, LEADER permet de répondre de manière concrète à des problématiques sociétales importantes avec des réponses locales et adaptées. Nous avons enregistré plus de 50 candidatures venant d’une dizaine de pays européens. Ce prix montre qu’avec LEADER il est possible de mener des projets d’action sociale et de solidarité. Cela repose également la question du multi fonds et comment les GAL peuvent disposer du FEADER, du FEDER et du FSE, car l’on voit que les projets financés par LEADER vont au-delà du FEADER.
Quel bilan tirez-vous de ce séminaire ?
Le bilan est positif bien entendu ! Avec plus de 400 participants venus de toute l’Europe, 4 ministres, des parlementaires européens et nationaux et des représentants des instances européennes, cet événement est une réussite par rapport aux enjeux que nous nous étions initialement fixés. Bien entendu, nous n’avons pas pu échanger autant que nous l’avions souhaité notamment entre les représentants des différents GAL de chaque Etat Membre, mais cela n’est que partie remise. Pendant deux jours, nous avons réussi à faire parler des ruralités européennes au sein de la présidence française du Conseil de l’Union Européenne.
Quelles seront les suites de ce séminaire ?
Au niveau européen, ce séminaire doit alimenter les travaux de la Commission européenne sur la vision à long terme des zones rurales mais également sur la programmation européenne post 2027 qui va commencer déjà à être discuté !
Nous poursuivrons nos travaux lors de la présidence tchèque puis suédoise notamment en nous appuyant sur le réseau européen ELARD.
Au niveau national, nous allons poursuivre notre travail avec les différents ministères et les autorités de gestion sur la mise en œuvre de la programmation 2023-2027 et proposer de nouvelles pistes de simplification.
Ce séminaire a permis de souligner qu’il fallait prendre en compte l’avis de nos ruralités qui sont porteuses d’avenir. A nous de continuer dans cette direction.