Le Parlement rural français alerte le gouvernement sur la nécessité de mieux prendre en compte le développement rural dans le futur réseau PAC. Il souhaite par ailleurs être associé à la rédaction du Plan stratégique national servant de base de réflexion à la programmation européenne 2023-2027.

Le Parlement rural français (PRF), instance représentative des ruralités créée en juin 2019, a adressé au ministère de l’Agriculture un courrier pour lui faire part de ses inquiétudes sur la place du développement rural au sein du Feader dans la programmation 2023-2027. Les acteurs de terrain qui œuvrent chaque jour pour le développement rural (associations, élus locaux, entrepreneurs…) craignent en effet que la programmation à venir néglige les questions – pourtant ô combien transversales – de la ruralité au profit de la seule politique agricole.

Les raisons de ces inquiétudes ? Les volumes financiers prévus dans le programme Leader pour les ruralités restent encore marginaux comparés à ceux annoncés pour le volet agricole. D’autre part, le doute qui entoure le choix de l’autorité de gestion des fonds européens pour le développement rural génère des crispations contreproductives, alors que les réseaux ruraux nationaux, issus des réseaux des groupes d’action locale, apparaissent depuis des années comme des partenaires efficaces des conseils régionaux.

Synergies nouvelles

Le futur réseau PAC qui remplacera les réseaux ruraux doit poursuivre ce travail de décloisonnement entre monde rural et monde agricole et sa mise en place incite à réfléchir à des synergies nouvelles. C’est pourquoi le Parlement rural français, en prise directe avec les problématiques de terrain liées aux ruralités, doit participer activement à la rédaction en cours du Plan stratégique national, qui contribuera à la programmation européenne 2023-2027 du Feader.

Le développement rural apporte de nombreuses solutions aux problèmes de société, c’est pourquoi le PRF milite pour une véritable « ruralisation » des politiques publiques ainsi que la concrétisation d’un agenda rural au niveau européen. A l’échelle de la France, la création de l’Agence nationale de cohésion des territoires a prouvé la pertinence d’une autorité de gestion qui coordonne l’agenda rural. Le futur réseau PAC ne serait-il pas l’occasion d’insérer le volet rural à ses attributions, au même titre que le volet urbain déjà existant ?

Quel qu’il soit, le futur réseau PAC ne saurait se construire sans la contribution des territoires ruraux, lesquels jouent un rôle majeur dans la transition énergétique, écologique et économique européenne, notamment en tant que précurseurs de l’économie circulaire et des circuits courts.